Chers amis,
Et si on revisitait sous forme uchronique l’histoire de Brigitte SCHICK.
En effet, année après année nous passons en revue la vie de cette héroïque femme qui visiblement semblait souffrir d’insomnies, à moins que ce ne fut de somnambulisme et qui pour d’aucuns déambulait en bullant dans les rues de Guebwiller, à la recherche du temps perdu pour certains, à la recherche d’une œuvre d’art pour d’autres, car c’est bien connu, Brigitte est une maniaque de l’art et souvent, ceux qui ont l’art maniaque ont aussi l’air maniaque et l’âme démoniaque. A chacun sa madeleine.
Or, c’est en hurlant à la vue des armes maniaques ou démoniaques des Armagnacs que Brigitte fit preuve d’une niaque remarquable réussissant à réveiller la ville endormie de Guebwiller dont on dit que certains, pour mieux se fondre et se confondre avec l’ennemi avaient quelque peu forcé sur la topette …d’armagnac au lieu, selon d’autres de jeter leur dévolu sur un schnaps local aux vertus assurément plus dynamisantes. Il resterait de cette épopée une célèbre citation que les Lyonnais nous envient encore : « Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin » !
Au delà de ces faits que l’on jugera incontestables pour les besoins de la cause, interrogeons nous sur le rôle qu’aurait pu tenir Brigitte en ce début d’année 2025, si elle était toujours vivante.
Assurément, nous pourrions l’envisager en lanceuse d’alerte. Imaginons la, par exemple, debout face à l’assemblée nationale, dénoncer ces périodes où on se plaît et se complaît à compter et recompter les voix qui comptent sans pour autant les entendre, à défaut de les écouter.
Mais on pourrait aussi de nos jours, demander à Brigitte l’intemporelle de crier sa colère, sa peine et sa tristesse, quand on sait que la communauté chrétienne est la plus persécutée au monde, qu’elle paie un tribut quotidien de 13 morts et qu’en Algérie, ce sont, par exemple, 22 communautés protestantes qui ont été fermées d’autorité depuis 2017. Et croyez-moi, la liste est longue et touche un nombre incalculable de chrétiens.
Ainsi donc, à chaque période ses Armagnacs, à chaque période ses Brigitte. Certes les moyens de communication et d’expression ont évolué, mais les problématiques tendent à rester les mêmes : accession à des territoires, à des biens, querelles d’influences et violences urbaines pour contrôler des quartiers sous stupéfiants et là aussi la liste n’est pas exhaustive. C’est sans doute à cela qu’on reconnaît un vieil Armagnac : plus il a de « bouteille », meilleur est-il.
En 1445, Brigitte s’époumonait dans une ville dit-on endormie et donc peu à même de défendre ses biens, valeurs et habitants. En 2025, on pourrait l’imaginer devant son téléphone portable, dénonçant avec conviction aux milliers de passants bien protégés de nos villes de grande solitude, endormies sur leurs certitudes et peu attentives aux Armagnacs, les nombreux périls qui guettent nos sociétés.
Poursuivant la métaphore, on pourrait dire qu’on ne se méfie jamais assez d’un Armagnac, de sa capacité à évoluer avec le monde et de s’en approprier le mimétisme au fil de l’eau. On le pensait redoutable en 1445, il l’est tout autant en 2025 et oui, en 2025 aussi, nous avons besoin de Brigitte pour nous sortir de notre torpeur et pour nous aider à défendre nos valeurs chrétiennes.
Je vous propose de nous retrouver dans une heure environ pour alimenter cette réflexion et tenter d’y apporter une réponse. D’ici là, et sans avoir besoin de grimper sur les échelles, c’est justement sous ces légendaires instruments, que le conseil de fabrique vous convie à partager le traditionnel verre de l’amitié. Mais d’abord, place à la célébration.
Philippe GROSS,
Président du conseil de fabrique de la paroisse SAINT LEGER